sewine
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Développer le débriefing

mer. 09 juin 2004

Qu'en est-il dans votre corps? Le pratiquez-vous?

Je pense qu'en Suisse nous sommes bien en retard par rapport à l'"après" intervention et que le soutien directe gagne à être développé, ceci au sein du corps.
Quelques pompiers seraient formé par plate-forme dans le but de répondre 24/24 à une demande de soutien lors d'un événement marquant...

raptor
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jeu. 10 juin 2004

nous avions été alarmé une fois pour un feu de voiture, alors qu'il s'agisait d'une désinca, nous avions vu mourir les 2 personnes à l'intérieur, car nous ne sommes pas équipés pour ce boulot, àa la fin, l'officier nous a tous fait réunir et nous avons parlé, il a bien indiqué que si quelqu'un ce sentait mal, il fallait le lui dire et qu'il ne fallait pas hésiter à lui téléphoner si ça n'allait pas par la suite, c'était ma première intrevention avec mort ( et heureusement la seule pour l'instant ) ça fait bizzare, mais bon
sinon, toute les interventions finnissent par un débriefing, dire ce qui n'a pas été, ce qui pourrait être travaillé, etc
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sewine
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jeu. 10 juin 2004

Ce qui est effectivement fait dans la plupart des corps...j'espère!
Mais tous le monde n'est pas forcément très psychologue et une formation de certaines personnes serait en mon sens une bonne chose.

raptor
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jeu. 10 juin 2004

je suppose que tout est différent entre un corps local et un centre de renfort à ce sujet
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alex
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jeu. 10 juin 2004

C'est aussi une question de moyens!
Mais je pense que les commandants se soucient pas mal de leurs hommes (et femmes bien sûr), et en cas de besoin ils feraient appel aux services concernés.

Pas toujours facile de se retrouver pour parler des interventions, mais c'est clair qu'il ne faut pas se renfermer sur soi... faut vider tout ce qu'on a dans la tête.

Personnellement, je n'ai pas encore dû affronter la mort lors de mes interventions (je touche du bois). Mais dans le cadre de mon job oui, et je vous jure que d'en parler ça fait du bien, même si c'est le conjoint qui vous écoute!

Je suis un peu du même avis que sewine. Il faudrait former quelques membres du corps qui puissent par après discuter avec les gens qui ont été un peu traumatisés lors d'interventions difficiles. Je pense par exemple lorsqu'il s'agit d'enfants tout le monde est très sensible, car on en a presque tous à la maison. Et aussi si un collègue décède le coup est très dur.

J'aurais aimé avoir l'avis d'un commandant sur ce sujet.
Alexandre
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Fireco79
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jeu. 10 juin 2004

alex a écrit : Je suis un peu du même avis que sewine. Il faudrait former quelques membres du corps qui puissent par après discuter avec les gens qui ont été un peu traumatisés lors d'interventions difficiles. Je pense par exemple lorsqu'il s'agit d'enfants tout le monde est très sensible, car on en a presque tous à la maison. Et aussi si un collègue décède le coup est très dur.
Je ne suis pas si sûr que des collègues formés à cette tâche puisse être véritablement utiles. Premièrement, parce que la formation d'un "psychologue" ne peut pas s'acquérir du jour au lendemain, et que cela demande du temps et de la patience. Deuxièmement, parce que le fait de former des collègues ne veut pas dire que ceux-ci seront plus forts que vous face au drame; de plus, ils participent activement à l'intervention et j'estime personnellement que seul une personne externe au drame qui s'est joué peut véritablement "débriefer" un groupe de personne. Il est clair que des collègues peuvent être formés à une sorte de "debriefing de première urgence", mais cela ne remplacera jamais un véritable débriefing.

Pour ma part, je touche également du bois concernant des personnes décédées. J'ai eu affaire une fois à une intervention de sécurité feu dans un appartement dans lequel une femme s'était couchée au lit avec une cigarette; la chambre a brûlé mais l'appel d'air n'étant pas assez important, le feu s'est éteint de lui-même. Heureusement, la police avait déjà procédé à la levée de corps, mais l'odeur de graisse humaine brûlée ne me quittera pas de si tôt...

Sinon, notre commandant nous a toujours dit qu'en cas d'intervention difficile, il se tient à disposition pour un debriefing et que si vraiment nos pensées restent figées sur l'intervention, nous appelerions immédiatement un psychologue spécialisé.
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sewine
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jeu. 10 juin 2004

Fireco et Alex,
la question financière n'est pas justifiée car une thérapie chez des psychologues coûte beaucoup plus chère qu'une ou deux séances de débrifing ainsi que la formation des personnes.

Personnes extérieur, oui d'ou l'utilité d'en avoir plusieurs par plate-forme, d'autant plus que l'onpeut avoir plus de feeling avec certaines personnes.

Les psychologues c'est bien mais il est prouvé qu'il est mieux de s'adresser à quelqu'un vivant, ayant vécu ou simplement qui se rend mieux compte car intervenant également.

alex
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jeu. 10 juin 2004

Je suis d'accord avec vous 2! Mais y a pas besoin d'être psychologue pour savoir être à l'écoute de quelqu'un. D'ailleurs je remercie ma femme qui encaisse souvent mes mauvais états d'âme, mais suffit d'en parler un peu et tout va bien...

Concernant les décés: je te jure que de voir des morceaux de viande à travers les voies de chemin de fer laisse aussi une odeur de mort incroyable!

Je sais qu'il existe au CHUV à Lausanne et HUG à Genève, une cellule de crise à qui l'on peut faire appel 24h/24h en cas de besoin. On peut même y aller pour parler à quelqu'un (mieux de téléphoner pour avoir rdv).
Alexandre
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fireman
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ven. 11 juin 2004

Moi je suis aussi d'avis de laisser cette lourde tâche à des psy, en tout cas lorsque celà concerne un décès ou une intervention très dure psychologiquement. Il est vrai qu'on peut soulager sa conscience au-près d'amis et collègues,... mais je continue à penser qu'un psy est important. S'il n'avait aucune utilité alors pourquoi cette profession existe ?

raptor
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jeu. 17 juin 2004

il y a dans le journal des sapeurs-pompiers du mois de juin un article sur le debriefing à la page 68
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sam. 19 juin 2004

J'ai reçu un mail l'autre jour sur le sujet. En voici le contenu :

Je vous prie de bien vouloir trouver ci après une information concernant le débriefing psychologique post traumatique. Cette technique s’adresse à toute personne qui a subi un traumatisme (agression, vol, viol, attentat, …) ainsi qu’aux victimes indirectes (collègues, témoins, pompiers,…)

Ayant dirigé une fédération de secourisme, je suis aujourd’hui psychothérapeute. J’ai créé un organisme spécialisé dans l’accompagnement des professionnels. Parmi les actions que je propose, j’attire l’attention particulière sur le débriefing psychologique post traumatique. Particulièrement adapté aux secouristes, vous trouverez des éléments plus complets sur mon site Pascal SERRANO Consultants - Débriefing psychologique post traumatique .


Site à voir pour plus d'infos http://www.psconsultants.fr

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ven. 23 sept. 2005

:secours:
En ce qui concerne notre compagnie nous essayons de faire un débriefing de quelques minutes entre nous après chaque intervention, c'est vrai il sufis d'en parler pour évacuer le stress.
En Ville de Genève nous avons eu quelques interventions assez dur psychologiquement, explosions, feu d'arcade, pour ces cas la nous avons la possibilité de faire appel au psychologue de la police qui sont joignable 24/24, une collègue a fais appel à eux après un sinistre très dur car il y avais eu un décès vous comprendrez que je ne peux pas entrer dans les détails, dans tous les cantons ils y a des structures mis en place n'hésiter pas a faire appel a eux (police, hôpitaux étc...).

Cpl. Fredo
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