[Sanitaire] Optimisation du Service sanitaire coordonné

[raptor]

Quelques planches sur un rétroprojecteur, des explications données au pas de charge par le divisionnaire Gianpiero Lupi, chef des affaires sanitaires de l’armée: la présentation du système IIS de la Confédération n’a pas duré longtemps, hier, à la caserne de Moudon, lors de la Journée romande du Service sanitaire coordonné (SSC). Et pour cause: tous les acteurs présents du SSC (pompiers, polices, samaritains, Pci, Rega, médecins, maîtres-chiens, chimistes, militaires et autres spécialistes de la chaîne de secours des cantons francophones) connaissaient les grandes lignes de la teneur de ce projet en chantier depuis des années.
Un catalogue géant
Ils ont appris en revanche que le système IIS (Information et intervention dans le service sanitaire) avait passé la rampe d’Armée XXI. Il sera opérationnel dans le courant 2005. Objectif de cet outil informatique? Recenser toutes les capacités disponibles en Suisse (aussi bien civiles que militaires) dans le domaine de la santé (hôpitaux, service de sauvetage, matériaux spéciaux, moyens de transport, etc.). Le tout en temps réel. En cas de catastrophe ou d’accident majeur, les sauveteurs disposeront ainsi instantanément, via le Net, d’une vue d’ensemble des ressources disponibles dans les cantons qui, jusqu’ici, fonctionnent de façon autonome.
Gelé à plusieurs reprises pour des questions budgétaires, IIS a été testé, cette année, au WEF de Davos et lors du meeting AIR 04, à Payerne. Son application est planifiée pour janvier 2005, en exercice de conduite stratégique, avant son introduction auprès des partenaires du SSC, dès le printemps. Quant à son utilisation réelle en cas d’engagement de gros moyens, personne ne la souhaite vraiment: IIS ne déploiera toute son efficacité, hélas, qu’en cas de catastrophes importantes, d’envergure nationale (lire encadré), dépassant les compétences des actuels plans ORCA cantonaux.
Le divisionnaire Lupi n’a pas voulu préciser le montant «important» investi par le DDPS pour développer ce logiciel qui ne servira pas seulement la cause sanitaire. A l’heure où Berne transfert toujours plus de charges aux cantons, IIS permettra à la Confédération de vérifier l’état de leur préparation en matière de secours. «Cet objectif est non avoué, commente un spécialiste. Mais avec IIS, la Confédération pourra tirer des comparatifs et inciter les cantons à la traîne à investir dans certains domaines, notamment ceux qu’elle ne financera plus.»