Des bribes de l'article sont repris sur la page Facebook non officielle des pompiers vaudois et il semble que l'agitation gagne la Suisse romande.
Sauf qu'on parle ici de 70 km/h en zone 30 et 140 km/h hors localité. Ce sont des valeurs qui relevaient déjà du délit avant Via Sicura.
Je ne sais pas comment ont été formés les collègues ayant pris la parole dans le Blick, mais pour moi ce genre de vitesse est injustifiable, quelle que soit l'urgence. Qui passe à 70 km/h en zone 30, qui sont par définition des zones résidentielles avec priorité de droite tous les 20 m environs, donc techniquement un carrefour à franchir avec la prudence qui s'impose tous les 20 m ?
Comment justifier de rouler à 80 km/h en ville, avec tout ce que ça implique pour les distances de freinage et le temps de réaction laissé aux autres usagers de la route ? (un policier genevois vient d'en recevoir un cuisant rappel par la justice) Sans parler du risque de télescoper un autre véhicule d'urgence se rendant sur la même alarme (Youtube fournit assez d'exemples ...)
Les réactions à cet article donnent l'impression que certains conducteurs pensent que le fait qu'ils conduisent des camion rouges qui font pimpon abolit des lois de la physique et des limites de notre système nerveux et de notre capacité de réaction. Et je dois avouer que ça me fait peur ...
Article du Blick a écrit :Si les pompiers, les ambulanciers et la police sont pris au radar lors d’une course urgente, ils sont mis à l’amende
Redonnez la voie libre aux sauveteurs
Qui roule vite, pour sauver des vies, est puni. Ça laisse un goût amer aux organisations « feux bleus ». Elles demandent un changement législatif.
Traduction libre d’un article publié à 00h16 et actualisé à 11h57.
Article de Deborah Lacourrège et Walter Hauser (Texte), Tom Lüthi (Photo)
Imaginez que votre maison brûle et que les pompiers ne viennent pas. Un scenario qui pourrait bientôt devenir réalité. La Confédération freine en effet méchamment les sauveteurs avec feux bleus : la nouvelle loi sur la circulation Via Sicura punit la police, les services de secours et les pompiers comme des chauffards quand ils roulent trop vite. Depuis le 1er janvier 2013 est fixé qu’un pompier qui fonce à 70 dans une zone 30 commet un délit.
La même chose se produit si un policier poursuit un criminel à 140 km/h hors localité. Et le médecin urgentiste aussi n’a pas le droit de dépasser les limites de vitesse. S’ils sont pris, une peine minimale d’un an de prison et un retrait de permis pour 24 mois. Avant l’introduction de Via Sicura, les juges pouvaient se contenter d’une peine pécuniaire. Les organisations feux bleus partent donc à l’assaut contre la nouvelle loi. La police parle par exemple d’un « effet pervers » : « la loi punit ceux qui doivent l’enfreindre pour porter secours » peut-on lire dans un journal de membres.
«Nous ne pouvons pas faire notre travail quotidien ainsi » se plaint Reto Hauser de la fédération policière. «C’est un non-sens absolu.» Les pompiers se plaignent qu’il est plus difficile de trouver de la relève : « Plus personne ne s’annoncera si on doit tout le temps vivre avec la crainte de finir en prison. », dit Michael Notter (35) des pompiers de Rohrdorf AG. «Non avons besoin du soutien de la loi !» Sinon nous ne pouvons plus garantir l’aptitude à l’engagement.
Un large front de parlementaires veut maintenant sauver les sauveteurs. Une rencontre avec les organisations feux bleus et les juristes a déjà eu lieu. «Lorsque ces limites de vitesses ont été introduites, le parlement ne pensait qu’aux chauffard, mais pas au gens qui doivent sauver des vies», dit Corina Eichenberger (59), conseillère nationale PLR et présidente du groupe parlementaire « Pompiers ».
Une exception pour les courses urgentes doit être ancrée dans la loi le plus vite possible. La conseillère nationale bernoise UDC et policière Andrea Geissbühler (37) veut déposer une motion.
Thomas Rohrbach de l’OFROU: «Si un conducteur se comporte de façon proportionnée, il n’a rien à craindre.» Walter Pfammatter (58) de la fédération des pompiers le contredit : « Le fait est que les tribunaux décident toujours contre les gens en uniforme.»