mar. 30 janv. 2007
Prison ferme requise contre les pompiers casseurs
De 10 mois de prison dont sept avec sursis, à 10 mois dont six avec sursis : telles sont les peines qui ont été requises à l'encontre de cinq pompiers interpellés lors d'une manifestation qui avait dégénéré le 21 novembre 2006 à Paris. Ce jour-là, en fin d'après-midi, des heurts violents avaient opposé, aux abords de la place de la Bastille, sur une passerelle surplombant le bassin de l'arsenal, les CRS et les pompiers venus manifester en faveur d'une prime et pour une meilleure retraite. Une trentaine de CRS avaient été victimes de différents jets de projectiles (barres de fer, boulons, bouteilles de verre, etc.) et s'étaient heurtés à des pompiers pour la plupart vêtus de leur uniforme et casqués.
Cinq manifestants ont comparu lundi devant la 23e chambre du tribunal correctionnel pendant une longue après-midi, face à quatre CRS, en uniforme, qui se sont portés parties civiles (un cinquième, également partie civile, n'était pas présent à l'audience). Poursuivis pour "violence volontaire à l'encontre de fonctionnaires de police avec usage ou menace d'une arme par destination", ils ont nié avoir participé à une quelconque agression. Tout au plus reconnaissent-ils avoir proféré des injures à leur encontre.
"On se doit d'être exemplaire quand on est pompier"
La représentante du parquet a estimé que les faits qui leur étaient reprochés étaient constitués même si le lieutenant de CRS qui dirigeait les opérations ce jour-là, entendu comme témoin, a déclaré à la barre : "on n'interpelle pas ceux qu'on veut, ce n'est pas évident dans la foule". Et aucun des CRS qui étaient présents à l'audience n'a précisément désigné l'un des prévenus comme étant l'auteur de violences. Mais pour la procureur, "on se doit d'être exemplaire quand on est pompier, la société a le droit d'avoir des pompiers exemplaires au quotidien et même quand ils manifestent".
L'avocat des CRS qui avait pris la parole avant le parquet, a insisté sur le fait que ses clients n'ont pas compris "alors qu'ils travaillent avec eux (ndlr: les pompiers) tous les jours que cette manifestation ait pu autant dégénérer". Il a réclamé un euro symbolique de dommages-intérêts. Le jugement a été mis en délibéré.
Source : TF1 - LCI