mar. 31 oct. 2006
Bonjour à toutes et à tous,
Au vu de ce qu'il se dit sur ce forum ainsi que de la désinformation dont fait preuve la population Genevoise concernant cette affaire, je me sens obligé de rectifier certaines affirmations. Evidemment, ce que je dis est mon opinion personnelle établie en fonction des informations que j'ai pu récoltées auprès de certains pompiers professionnels, certains pompiers volontaires et certaines déclarations de politiciens. Utilisez votre libre arbitre afin de vous faire une opinion.
Je reprends certaines de vos déclarations sans les citer à chaque fois afin d'éviter d'allonger inutilement ce post.
1° Vous affirmez qu'en dehors des horaires prévus, 19h00-07h00 et les week-ends, seul le SIS interviendra. Ce n'est pas exact. Les volontaires recevront 3 types d'alarmes différentes. Une alarme « intervention », une « information » et une « information différée ». Pour la première alarme, elle signifie qu'ils doivent intervenir. La 2ième les informe que le SIS intervient sur leur commune mais que les volontaires n'ont pas besoin de venir. Elle part en même temps que celle du SIS. La 3ième est envoyée aux volontaires le lendemain, pour des interventions qui ne sont pas du tout de leur ressort comme des transports ambulanciers.
Le problème se situe au niveau de la 2ième alarme. Comme ils la reçoivent en même temps que le SIS, les communes qui cherchent à en faire de plus en plus viennent quand même, alors qu'elles ne sont pas sensées le faire. Vous devez aussi savoir que même la journée, hors des heures prévues, si un officier volontaire décide malgrés tout d'intervenir, il en a le droit. Les volontaires ont donc de plus en plus de libertés alors que les proffessionnels ont de plus en plus d'obligations.
2° Vous parlez des bips d'alarme des volontaires. Ceux-ci posent un problème qui n'est pas du tout du fait des volontaires, mais plutôt de la technologie utilisée. Après reception de l'alarme, le SIS à 1mn30 la journée et 1mn la nuit pour que le premier véhicule parte de la caserne. Lorsqu'un volontaire reçoit un bip, il a 3mn pour envoyer une confirmation à la centrale du 118 (La CETA). Or le signal des bip est géré par l'office de la communication à Berne et ceux-ci peuvent avoir un décalage de 2mn je crois avant que le bip ne sonne. Nous somme donc déjà à environ 5mn avant que quoi que ce soit n'ait bougé.
3° Vous parlez de la lettre envoyée par la commission du personnel du SIS aux politiciens. Celle-ci exprime en gros leur inquiétude pour un concept qui a été mis en place sans qu'ils ne puissent participer à son élaboration.
Trouvez-vous tellement anormal que des hommes qui consacrent leur vie à sauver les citoyens Genevois s'inquiètent d'une réforme qui a été mise sur pied sans les consulter? Effectivement, le SIS a été tenu à l'écart de la plupart des discutions concernant l'élaboration du concept « Pompiers 21 ». La commission du personnelle à écrit aux politiciens afin de demander des entrevues afin de pouvoir donner leur opinion concernant ce concept. Ils n'ont jamais reçu de réponse de leur part. Elle est belle la démocratie non?
4° Vous prétendez que les interventions transmises aux volontaires par le SIS ne représentent que 7% sur un total de 12'000. Le total se situe entre 10 et 11'000. A celà il faut enlever environ 3000 sorties ambulances qui sont faites par les ambulanciers et non par les pompiers. Or, les 7% que vous citez représentent la part des interventions transmises aux volontaires dans la région qui a été mise en teste pendant une année. Or celle-ci représente le tiers du territoire environ. Donc si le projet est étendu à l'ensemble du canton, il est logique de penser que ce sera 3x7, donc 21% des interventions que le SIS déléguera. Personnellement, je ne connais aucune entreprise qui pourrait survivre avec 20% de travaille en moins. Certes, le SIS ne va pas disparaître, mais c'est loin d'être négligeable.
4° Vous soulevez justement le fait que les volontaires risquent d'en demander de plus en plus. Il suffit de regarder du côté de Neuchâtel et de Lausanne. Les pros ont commencés par donner des feux de broussailles, ensuite ils ont du donner des feux de voitures etc... C'est arrivé au point ou en dehors de la ville ils devaient amener les camions aux volontaires et se mettre sous leurs ordres! Tendez la main, on vous prendra le bras...
5° Vous dites que ça coûte trop cher de faire venir les pros pour 3 abeilles. Or avec « Pompiers 21 » vous paierez des volontaires pour faire ce boulot pendant que les pros seront payés pour dormir en caserne. Expliquez-moi ou se situe l'économie... Un volontaire est payé à chaque fois qu'il se déplace, un pro a un salaire fixe.
6° Vous dites aussi que le fait de donner du travaille aux volontaires va permettre aux pros de se reposer un peu. Etes-vous allé en caserne demander aux pros ce qu'ils en pensent? Moi j'ai fais le déplacement. Ils sont plutôt énervés du peu d'interventions qu'ils ont actuellement. Quand au fait de motiver les volontaires en leur donnant plus d'interventions, je suis d'accord sur le principe. Mais seront-ils toujours motivés pour déplacer une branche d'arbre à 3h00 du matin alors qu'ils devront se lever le lendemain à 06h00 pour aller bosser? Leur patron sera-t-il content de les voir arriver fatigués, mais heureux, au boulot? Et les risques qu'ils aient des accidents en roulant en état de fatigue?
7° Vous parlez de la désincarcération en citant des exemples comme Nyon et autres. Je suis désolé mais ceux-ci n'ont rien à faire dans ce topic, puisque nous parlons de « Pompier 21 » qui ne concerne que le canton de Genève. Actuellement, seul le SIS pratique la désinca sur Genève. Il n'est pas question de remettre en cause la bonne volonté des sapeurs volontaires. Mais si vous deviez faire réparer les freins et les amortisseurs de votre voiture et que vous aviez le choix entre un type plein de bonne volontée qui fait ça par passion mais qui n'a que quelques heures de formations ou un professionnel qui a fait 3-4 ans d'études et qui a un certificat fédéral de capacité? Je pense que vous seriez bien malhonnête de me répondre le type plein de bonnes volontée. Un pro, sur Genève, a environ 1500 heures de formations sur 9 mois d'école. Un volontaire 50 heures.
8° Vous dites que la sécurité civile a trouvé l'essai concluant. Pour ceux qui l'ignore, la sécurité civile est l'organe qui est sensé contrôler et les pros et les volontaires. Les uns comme les autres devraient pouvoir s'adresser à elle lors de problèmes. Savez-vous aussi que beaucoup de personnes qui travaillent à la sécurité civile sont aussi officiers chez les volontaires? Accepteriez-vous que les policiers aient aussi les droits qu'ont les juges? Notre démocratie est fondée sur la séparation des pouvoirs, or la sécurité civile à double casquette...
En conclusion,
je ne cherche nullement à dénigrer les volontaires. Ca se passe très bien avec la majorité des communes. Je voulais vous amener un point de vue qui est totalement occulté pour le moment. Ce que je crainds, c'est qu'avec ces tensions, certains ne cherchent à prouver qu'ils sont autants capables que les pros et qu'ils ne prennent des risques inconsidérés. A mon avis, une différence fondamentale entre un pro et un volontaire est que le pros est sensé connaître ses limites. Il va savoir quand il est dépassé par le sinistre et qu'il doit appeler des renforts ou se replier. Le volontaire risque de ne pas le faire pour prouver sa valeur.
Ce qui est triste, c'est que dans tous ces débats, il n'est jamais fait mention de la sécurité du citoyen. Le concept a pour but de faire des économies. A aucun moment les politiciens n'ont parlés d'améliorer l'efficacité. Or, plus les volontaires feront d'interventions, plus il leur faudra de matériel, plus il s'usera vite et plus il leur faudra d'heures de formation. Pendant ce temps les pros dormiront en caserne.
Une autre chose me chagrine.
Dans tous ces débats les 200 hommes du SIS ,dont 140 dans les sections d'interventions, sont bien isolés. Les politiciens les ignorent, les volontaires leur cassent du sucre sur le dos, la sécurité civile est toute acquise aux volontaires et les citoyens sont tenus dans l'ignorance absolue. Savez-vous que toutes les communes testées pendant 1 année environ n'ont pas pu donner leur opinion concernant le résultat de ce test? Savez-vous que certains corps de volontaires ne veulent pas de cette réforme? Savez-vous que le politicien qui a décidé de la faire appliquer au canton n'a pas étudié le dossier mais qu'il a écouté 2 personnes, haut placées, qui sont toutes acquises aux volontaires? Réalisez-vous que pour un politicien, satisfaire les milliers de volontaires c'est lui assurer autant de voix électorales? Que peuvent peser 200 hommes fasse à celà? Les hommes du SIS ont été abandonnés par la population qu'ils continuent et qu'il continueront pourtant à défendre quoi qu'il leur en coûte. Ils ont usés de tous les moyens pacifiques pour se faire entendre. Etant ignorés et bafoués, ils se sont résignés à aller manifester auprès de la classe politiques. Je suis sûr qu'ils s'y sont résignés en dernier recourt. Avons-nous le droit de décrier ces hommes et ces femmes qui vous défendent? Sans même entendre leur avis? Même un criminel à le droit à la présomption d'innocence, même un criminel à le droit d'être entendu. Pas les hommes du SIS... Je trouve cela extrêment triste. Je suis persuadé qu'ils savent qu'ils ont besoin des pompiers volontaires. Mais si un jour ma famille est en danger, j'espère que les pros ne dormiront pas en caserne ou qu'ils n'auront pas démissionnés, dégoûtés d'avoir été abandonnés par ceux qu'ils protègent depuis si longtemps. Tenez bon les gars, et faites vous entendre.
Voilà, vous faites ce que vous voulez de mon opinion. Je vous ai dis ce que j'avais sur le coeur. Il y a peut-être quelques erreurs dans mes propos, mais je vous ai dis ce que j'ai récolté comme renseignements autant chez les pros que chez les volontaires...
Continuez a nous secourir, que vous soyez pros ou non, mais arrêtez de vous tirer dans les jambes.
Dernière modification par
Armani le jeu. 02 nov. 2006, modifié 1 fois.